A la conquête des monopoles
Ce n'est pas le moindre des paradoxes de la société néolibérale que d'essayer d'imposer partout des monopoles.
Le monopole est un des moyens les plus puissants d'imposer une marchandise, un service, voire une idée ou un comportement. Une fois établi il faut d'énormes moyens pour rétablir une diversité accessible à tous.
Il n'est donc pas surprenant que des moyens colossaux y soient consacrés afin d'oter tout contrôle démocratique sur les monopoles d'état et permettre l'éclosion de nouveaux monopoles. On pense bien sûr aux moyens financiers, techniques etc. Mais le principal est le levier politique.
En effet n'oublions pas que dans une démocratie notre mode de vie, nos institutions, nos lois et règlements sont ce que nous décidons qu'ils soient (souvent hélas bien indirectement).
Les règlements, lois et institutions diverses sont donc les principales cibles du néolibéralisme.

Comment ça marche
Voir aussi "Comment ça marche" au sujet des relations internationales.
Obtenir un monopole revient à privatiser (obtenir la jouissance exclusive). La privatisation ne date pas d'hier, les territoires, jadis communs, sont souvent privatisés. La privatisation au profit du plus fort ou du plus astucieux ayant montré sa puissance, il était temps de l'étendre à d'autres domaines encore considérés dans nos cultures comme biens communs. Mais nos institutions étant désormais soumises au pilotage à l'anglo-saxonne nous allons avoir droit à une "libéralisation" des biens et services. La "stratégie de Lisbonne" et l'AGCS nous éclairent sur quelques uns de ces points.
- Privatisation de l'éducation.
- Privatisation de la recherche.
- Privatisation de la culture.
- Privatisation de la science.
- Privatisation de la technique.
- Privatisation de la santé.
- Privatisation des retraites.
- Privatisation du vivant.
- Privatisation des transports.
- Privatisation des communications.
- Privatisation des moyens de coercition.
- Privatisation des moyens de subsistance.
- Privatisation de la solidarité.
Certaines de ces "libéralisations" sont annoncées clairement, d'autres sont recouvertes par le doux terme d'innovation.

L'innovation consiste à reproduire dans tous les domaines ce qui s'est produit pour l'informatique : augmentation des performances, émergence de nouveaux standards, diminition des prix à performance identique.
Le but étant de forcer à consommer des produits couverts par de nouveaux brevets.

Le cycle infernal : Privatisation => Achat => Agrégation => Puissance => Modification des institutions
fera le reste : augmentation des inégalités, suppression des libertés, dégradation de l'environnement, de la santé etc.
L'effet boule de neige est maintenant facilement visible l'aisance économique ayant permis de cumuler instruction, information, relations, infiltration, etc.

Cependant
Ayons toujours en tête que la libéralisation a besoin de déréglementation, que celle-ci a besoin des voix des élus, que ceux-ci ont besoin de nos voix. Si notre information est correcte et si les institutions sont réellement démocratiques nous avons donc voulu créer le monopole des trans-nationales. Non ! Alors cherchez l’erreur .

Pistes de réflexion
Les institutions (sont elles vraiment démocratiques ?.
corollaires:
L’information (est-elle suffisamment accessible ?)
L’instruction (est-elle suffisamment généralisée ?)

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